Les Rossignôles, c’est un Duo musical de chanteurs s’accompagnant à l’Orgue de Barbarie, constitué en 2017 au sein de la compagnie de Théâtre Pas de Lèse-Art Spectacles, elle-même constituée en 1989 sous forme associative pour un développement de l’action culturelle (voir « Article : Au commencement était le verbe »)… L’activité nouvelle de l’orgue a plaisamment été baptisée : « Chanteurs de rue » pour la diffusion de l’inoubliable répertoire de la chanson française réaliste résolument populaire et pour la promotion de la Musique Mécanique… descriptif ronflant faisant sérieux, produisant surtout de la « méta description » pour les moteurs de recherche…
L’idée à l’origine…
A l’origine de cette idée d’orgue de Barbarie, une rencontre fortuite avec cet instrument que possédait une relation de boulot. Ce fut pour Miror la révélation, l’inespérée trouvaille d’une quête personnelle qui commençait à s’essouffler. Miror et ses ascendants nourrissaient depuis toujours le rêve de jouer de la musique ; comment ne pas y avoir pensé ? Cette boite à musique était merveilleuse. Bizarrement, Naphtaline fut transportée elle aussi (voir « Article : L’orgue, La Révélation »). Aussitôt, sous l’impulsion de notre diva, la première intention de la compagnie a été de faire intervenir un orgue de Barbarie dans un spectacle. L’orgue devait être utilisé en tant qu’accessoire et moyen de diffusion musical sans additif particulier ni nucléaire dans une création théâtrale, éliminant ainsi totalement l’aspect technique de la gestion du son. Le projet tournait déjà, en rond, et l’idée du spectacle fut hélas abandonnée, au grand dam de Miror. Ne pouvant se résoudre à abandonner l’idée de spectacle, il troqua un moment sa casquette de régisseur pour celle de scénariste et écrira ce spectacle, en vain… Miror, n’obtint pas le nombre suffisant de signatures pour qu’on retienne sa proposition de spectacle « clé en main », car, avec force didascalies, tout avait été cogité, décor compris ainsi que son titre racoleur pour les enfants : « Pouët-Pouët Camembert ! »…
Miror persiste et signe… un chèque !
En régisseur modèle qui avait étudié la faisabilité du projet et déjà négocié l’instrument à cet effet, Miror restait déçu, vraiment trop !… Pour abréger ce fort état de contrariété et en finir avec cette souffrance obsessionnelle, Miror ne put s’empêcher d’acquérir l’orgue personnellement !… Aïe ma jambe !!! Car ces bestioles d’orgues, même d’occasion, ne sont pas données !… Il n’était donc plus question de spectacle, Miror ne se sentant pas assez costaud pour mener à bien ce projet avec une partenaire extérieure à la Cie, chose sans doute possible mais douloureuse. Les mois passèrent donc, et les voisins du « Pavarotti en herbe » durent supporter de plus en plus régulièrement les extravagances et frasques sonores du régisseur qui, régulièrement, allait se fournir en nouveaux cartons…
Laissez venir à moi les petits couplets…
Un peu par curiosité mais aussi par la romance charmée, la comédienne ne tarda pas à rappliquer voir ce qu’il se passait sous les toits de la compagnie… « Ouais, c’est pas mal, mais… »… « Faudra aérer un peu tes cartons, ça sent la naphtaline ! » (d’où l’origine du pseudo)… Continuant ses sarcasmes : « Même ma grand-mère ne connait pas ces chansons là ! »… Et puis, « C’est pas du Ronsard ! Je ne sais pas qui peut chanter ça ?… Pas moi en tout cas ! »… Et pourtant, c’est ce qu’elle faisait en venant régulièrement chanter par-dessus le technicien. Dans la sous-pente exiguë, les tensions ne tardèrent pas à apparaitre concernant « la bonne hauteur », les phrasés différents, la bonne vitesse de rotation… Résumant ainsi leur habituelle complicité à bosser ensemble… On ne pensait pas alors à s’orienter vers de la prestation, tout cela n’était qu’exploit de dilettante…
Formation pour l’emploi…
Jusqu’au jour où, n’y tenant plus, Naphtaline tint à peu près ce langage à Miror : « Dis donc Farinelli ! Avec ta gueule d’allogène et tes cartons de chansons grecques, tu comptes rester toute ta vie dans ta chambre ?! »… Ils avaient pourtant déjà accepté gracieusement d’aller chanter pour des repas en l’honneur des « anciens », avançant nébuleusement le nom de « Rossignols » quand on leur demanda de se présenter… Mais cette fois, Naphtaline, se faisait pressante pour sortir dans la rue ! Soufflant dans le tuyau du bureau de l’association que l’orgue de Barbarie pouvait être une éventuelle fourniture d’animation… En conclusion, on organisa modestement l’essor du duo, nouvelle formation pour l’emploi !…
< Ci-contre : (1ère sortie-Argelliers-34) L’ossature engagée de Naphtaline est bien visible à l’imagerie musicale. On la voit ici chantant l’hymne révolutionnaire de « La java bleue »…
Comédienne et régisseur durent alors se plier à certaines exigences du bureau et s’imposer eux-mêmes certaines contraintes pour acquérir quelques bases de chant… Concernant Miror, un gros travail de mémorisation lui fut demandé pour être « libéré » du texte et par la même occasion de ses lunettes inesthétiques. Il dû également faire des efforts énormes pour maîtriser son traczir… Le duo naissant consulta un ancien professeur de chant pour faire un « état des lieux », fit ensuite un stage de voix & chant, acheta entre autres le bouquin « Le chant pour les nuls », rencontrèrent dans le domaine de la chanson quelques connaissances professionnelles plus ou moins proches, à la retraite ou encore en activité… Nous tairons ici la renommée de ces braves gens qui ne sont en rien responsables de cette toquade Rossignôlesque… Des gens qui ont montrés une réelle bienveillance et une authentique écoute pour répondre aux questionnements et besoins de ces « petits jeunes » de la chanson. Des gens qui ont également eu la délicatesse de ne pas les décourager, leur prodiguant même, ce qui fut loin d’être inutiles, de nombreux conseils avisés… Cet engouement pour la manivelle fut également amplifié et facilité par certaines rencontres, comme facteurs d’instruments, noteurs et autres tourneurs enragés qui, par leur métiers insolites, ravivent et entretiennent l’histoire, la connaissance et le savoir de ce singulier petit monde.
#Miror : Seule une personne, qui aime à laisser sous-entendre par sa formation qu’elle ne manque pas de psychologie, rabroua Miror quand ce dernier l’appela pour lui demander assistance pour son orgue défaillant… La réponse sans compassion ni élégance exempte de toute amabilité, fut : « J’ai d’autres choses à faire. Rapprochez-vous de celui* qui l’a fabriqué. Au revoir ! »… Confirmation qu’il y a toujours une exception à la règle… que l’on retient facilement !… (* : N’étant pas de culture mexicaine ou malgache, Miror ne pouvait décemment pas attendre le jour où on exhume les morts !...)
L’exception étant faite, notons justement que grâce à tous ces gens aimables et passionnés, tout un univers existe encore où l’indicible joie de fabriquer, d’écouter ou de chanter, se communique principalement de bouche à oreille… Merci à tous de la part de tout le monde !